HALF DE ROYAN 06/09/2014
 
 
Après un briefing à l’ombre des pins, on se dirige en plein cagnard avec les potes (Greg, Eric, Vianney, Pato, Cyril et Adeline la touche féminine) et nos supporters vers l’eau, ça déconne, ça sourit, chacun relâche la pression comme il peut. Je vais me tremper quelques minutes dans l’eau surtout pour me rafraichir plus que pour m’échauffer… Sur une épreuve de cette longueur, je considère que l’échauffement se fera en temps réel !
 
Je pars pépère, croise quelques méduses et quelques triathlètes déviants et me retrouve à l’avant dernière bouée de l’aller assez rapidement, je bifurque alors sur la droite car dans ma tête, c’était la dernière ! Coup de bambou et coups de bras sur la tête à l’approche de cette bouée ! J’aperçois la vraie dernière bouée et me relance donc avec un ptit coup au moral.
Pas de panique, la course ne fait que commencer, demi tour, penser à allonger les bras, ne pas battre des jambes, un petit peu quand même pour se relâcher et ne pas cramper, la plage se rapproche assez rapidement sur le retour. Je vois le fond et me relève, outch !! Je crampe au niveau des mollets, c’est léger mais je peux à peine courir.
Je regarde pour la première fois mon chrono : 42minutes pour un petit peu plus de 2000m, outch again ! Mauvaise surprise, je pensais faire 35minutes/1900m aux vues des dernières sorties en lac… Je décide de m’arrêter sous les douches à la sortie du sable pour reprendre mon souffle et relativiser un peu, c’est pas grave tout reste à jouer, et du coup j’en profite également pour enlever ma combi… je repars en trottinant vers le parc. Il reste des vélos encore ! Et j’enchaine sur une transition cool : chaussettes, boisson, etc…
43min37s 383ème
Sans trop de travail, pas trop de surprises…
 
Dès le départ du vélo à la sortie du parc, les sensations sont là, je me place sur le prolongateur et vamos !!!! Je me fixe le cardio à maxi 160 et ne regarde pas trop le compteur de vitesse. Je double à la pelle (normal somme toute en partant de loin avec la natation) et je dois faire l’effort psychologique de calmer le jeu car je surprends mon cardio à 165 des fois sur le plat et des fois 170 dans les bosses !
Le retour se passe bien, on a un peu de vent quand même, je mange presque tout mon ravito solide parce que … j’ai faim ! Le parcours est superbe, c’est bien plat, asphalte de qualité, les gens ne draftent pas, les quelques petits coups de cul sont sélectifs, la vue sur l’estuaire est terrible, je m’éclate sur le vélo !
 
A l’arrivée vers Royan, il y a un monde de folie ! Déjà sur le parcours on était bien encouragé, petite ambiance tour de France avec les prénoms peints sur la route et les ptits papis sur leur chaise pliante dans les bosses qui crient : « accroche toi petit ! » Mais alors au niveau du parc c’est incroyable quasi 200m noir de monde, je vois l’équipe des supporters au taquet, ça file immédiatement un booster !
En rattaquant vers le remblai, le père de Greg me crie : Eric est juste devant ! Ah première info : Eric est devant (saloperie de savoyard qui m’a encore fumé en natation !), deuxième info : Eric est juste devant, cqnfpd, je crie « banzaiiiiiiiiiii Marco Pantaniiiiiiii » et relance pleine balle avec intelligence et raison gardée !
 
Sur la montée de St George de Didonne après 4 kilomètres, je freine  ;), mange un bout (tiens j’ai plus rien) et bois (tiens j’ai déjà fini un bidon et j’ai presque plus d’eau dans le deuxième), reprends mon rythme à 160 pulses, conscient que quelques kilomètres supplémentaires comme ça et c’était « rendez vous directement à la maison, ne passez pas par le parc vélo et ne touchez pas 20000 francs ! ». Malgré ça, je double sans discontinu, certains visages sont déjà tirés, certains ne sont déjà plus en appui sur les prolongateurs…  La grosse chaleur du jour commence à faire des dégâts !
Je distingue enfin une trifonction jaune et noire de TUC ! C’est Eric ! ! Je me porte à sa hauteur, il me dit qu’il a fait un gros premier tour avec plus de 170 pulses de moyenne mais que là il le paye cash avec un bon mal de tête. Il me propose gentiment du ravito mais je refuse. Pas d’assistance et pas envie de le priver, il reste encore 30km de vélo. Après quelques minutes sympa à papoter, je file et continue à remonter du monde. Je croise Vianney (un autre pote très bon nageur), il a l’air d’être un peu plus fatigué mais bien, il est toujours à 12minutes devant, c’est cool, ça confirme que je suis en train de faire un bon vélo. Arriver au 2ème ½ tour, je n’ai plus d’eau, plus de bouffe et bizarrement (!) ça commence à être dur, j’ai un peu mal à la tête et un peu mal aux jambes, frémissement de crampes dans les cuisses… je relâche immédiatement, il reste un semi, hors de question de partir avec des crampes en courant sinon ça va être un calvaire…
Il me reste 15 kilomètres avant le ravito, je décide qu’il faut que je m’y arrête absolument pour refaire le plein d’un bidon et me réhydrater correctement avant le semi. La position aéro est de plus en plus difficile à tenir, j’ai mal à la nuque et dans le bas du dos.
Enfin le ravito arrive, je fais le plein et relache l’effort sur la dernière partie : je ne prends plus la position aéro, je ne double presque plus personne, les positions sont assez stables. Dans la dernière bosse, je craque et passe mon petit plateau ! Je voulais tout faire sur la plaque mais ça ne sert à rien de risquer une crampe pour ça !
 
2h46min54s 132ème + 203 places gagnées (forcément quand on part de derrière !)
 
Grosse satisfaction chronométrique
La stratégie de pédaler aux sensations et avec le cardio à 160/165 a bien fonctionné.
Je résiste mieux sur la 2ème boucle que la moyenne, preuve que l’entrainement du Girou a fait un bien fou ! De plus en plus fan du vélo quoi !
REX négatif : la gestion de l’eau et de l’alimentation : il fallait s’arrêter au ravito à l’aller du 2eme tour et non pas au retour, manque de lucidité à chasser Eric… ou alors prendre plus de bidons dès le départ, le poids n’est pas trop un problème sur ce type de parcours plat.
 
 
 
Enfin j’arrive au parc (ambiance énorme !), je dégomme mon bidon resté dans ma caisse, il fait une chaleur de ouf, je mets tous mes gels et barres de céréales dans ma poche (c’est au deuxième tour du vélo que ça aurait été utile pas sur un parcours CAP avec du ravito tous les 2 kilo !!!) et go go go, je m’élance galvanisé sous les encouragements toujours aussi géniaux de nos supporters ! 
Vianney est 12minutes devant donc c’est mort à moins d’une grosse défaillance de sa part, je pars donc sans me fixer un temps au kilo qui me permettrait de gagner X sec/ kilo dans l’hypothèse où il court à Y min/kilo…. STOP ! Je cours aux sensations et au plaisir ! Je suis avec un gars des Charentes et on a le même rythme à peu près.
 
Au cardio ça donne 165 et l’autolap m’indique 4’47 au 1er kil/ 4’47 au 2eme / 4’46 au 3eme : est-ce que c’est bcp trop vite ? est-ce que je suis en train de me griller ? J’occulte ces questions et me concentre sur la course, la sensation de vivre un évènement de ouf… Je croise Vianney qui a l’air bien entamé, en même temps c’est le cas de tout le monde autour de moi, je croise un gars qui vomit contre une barrière, un gars qui est assis au bord du trottoir avec des crampes et d’autres qui marchent ! Au ½ tour on passe sur la plage et puis on remonte vers le ravito par des escaliers et là… c’est le début de la fin j’ai une petite crampe aux cuisses et je commence à avoir mal au ventre… pas grave je marche bien au ravito mais la bouffe passe pas…je me contente de coca et d’eau…, Je finis la première boucle de 7,5kilomètres sur une bonne moyenne mais bien entamé et repars bon gré mal gré sur la deuxième boucle de 7,5 kilomètres, je croise Vianney et vois bien que j’ai repris du temps mais je ne fais pas l’effort de compter, c’est plié je ne peux plus accélérer, je cours toujours en 5’00 au kilo mais je sais que ça va être dur… j’ai mal au ventre mal à la tête et je m’arrête complètement au ravito du ½ tour.
Je cours sur le retour en 5’30 environ mais avec quelques arrêts par-ci par-là ça fait plutôt une moyenne de 6’00 soit 10 km/h… Je croise Greg sur le retour qui a l’air occis et l’encourage ! Je croise Adeline qui a l’air d’être vraiment bien, on check, Pato et Cyril idem, ils ont l’air bien. J’arrive au parc, il reste 5 kilomètres, la situation est simple : je suis cuit mais come on !!! le mental !!!! Je suis à l’arrêt quand je croise Vianney après le ravito puis je suis encore à l’arrêt quand je croise Adeline sur leur retour mais leurs encouragements me redonnent aussi du courage pour courir.
Que c’est bon de faire une course comme ça où tous les potos sont là dans la course où à encourager ! Le dernier kilo, phénomène bizarre je me mets à suffoquer quand je cours et donc bin je marche (et me fais doubler à la pelle mais aussi beaucoup encourager par les coureurs et le public : grosse émotion à ce moment)… à 300m de la ligne je recours, enfin j’arrive sur la moquette et passe sous le portique, je tombe dans les bras de Vianney bien ému. POK le HALF !!!
 
1h50min41s 182ème (+20 places) soit une moyenne à 5’32 au kilo
 
Temps franchement pas terrible mais classement finalement pas dégueu, la chaleur a fait de gros gros dégâts et il y avait moyen de gagner 5 voir 10 minutes sur ce semi mais pas de regrets, le tri c’est la gestion des trois sports j’ai aussi peut-être moyen géré le vélo et surtout l’alimentation…
Je reprends 2 minutes à Vianney mais c’est surtout Adeline qui m’en reprend 3 et finit meilleur classement CAP de nous tous ! La classe !
 
Bilan 160eme sur 618 participants en 5h27min41s
 
Très positif : superbe course, belle année d’entrainement avec le Girou, ambiance de folie et plein d’émotion à l’arrivée !