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Je dois dire que j'étais très heureux de prendre ce départ et de faire mon premier marathon.
J'attendais les premières foulées avec impatience. Pas de stress comme cela est le cas lors d'un triathlon.
 
Avec Alfonso, nous nous sommes mis dans un sas de départ plus rapide que celui de notre temps prévu, soit celui de 3H30 pour éviter de se retrouver englué dans la masse.
 
 
Très bon choix car au départ, nous avons mis seulement 12 secondes pour franchir la ligne.
Alfonso et moi même sommes partis côte à côte mais comme il visait un temps de 3H45 et moi 4 heures maximum, rapidement je lui ai dit de ne pas m'attendre car je pourrais pas suivre son rythme.Au bout d'un kilomètre, il s'est détaché petit à petit.
 
L'impression de marcher dans cette foule était très agréable avec des rues sans voitures, des gens massés sur le bord de la route qui applaudissaient.
Les premiers kilomètres sont un vrai bonheur et j'en profite pour découvrir Toulouse sous un autre visage.
Je suis parti avec un sac hydratation car j'ai beaucoup de mal à boire avec une gourde en courant et surtout, cela me permet de boire quand je veux et en petite quantité.
C'est vrai que cela m'alourdit (2 litres) mais pour le moment, j'ai du mal à faire sans.
Cela m'a également permis de ne pas m'arrêter aux ravitaillements et de conserver mon rythme. 
 
En franchissant le pont neuf après Esquirol, je vois Karine et mes enfants avec une banderolle "Allez Papounet !"
Faut reconnaître que je ne les attendais pas à cet endroit et que leurs encouragements me font chaud au coeur ! Allez, on continue, ce n'est que le début ...
Le passage du 10ème kilomètre se passe bien.
Beaucoup de gens continuent de me dépasser mais je repense aux conseils de David : "Doucement, doucement et encore doucement".
Je n'accélère pas et conserve mon allure.
 
Toutes les 30 minutes, j'ai essayé de m'alimenter pour repousser le fameux mur des 30 km et tous ses problèmes.
Dans 20 km, je verrai si ça marche.
Au bout de 13 km, je commence à dépasser des concurrents, les premiers !
La suite de la course se passe bien et arrivé au rond-point de st-Alban, Jocelyn est là et m'encourage. Première surprise agréable.
Une petite boucle dans les quartiers et c'est Loïc et sa famille qui m'applaudissent et me motivent ! (enfin, il me semble que c'était là non ?)
Nous repassons par ce rond-point où ce grand gaillard de Jocelyn m'encourage à nouveau.
Je file ensuite vers Castelginest et c'est Alex et sa petite famille qui sont là. Une autre surprise qui me fait tout autant plaisir.
 
Quand j'atteins les 21 km à Castelginest, je me dis que je suis à la moitié du parcours.
A ce moment, tout va bien. Quelques douleurs dans les tendons et les pieds mais je me dis que ça tiendra.
Il y a toujours du monde autour de moi et certains visages commencent à être marqués.
Au ravitaillement au niveau du Bricomarché (kilomètre 25), je vois notre Président Jean-Pierre. Là, c'est moi qui le voit mais pas lui.
Je lui crie un "Salut Jean-Pierre" et il m'encourage alors. Juste après, C'est Nathalie et Christophe que je vois. Il y avait peut être quelqu'un d'autre mais je ne l'ai pas vu.J'entends leurs cris "Allez Nico". Christophe se met alors à courir à mes côtés sur 100m histoire de voir si je vais bien.
Il me demande si ça va et me dit quelque chose qui m'amuse bien : "Tu as la fraîcheur d'une jeune fille !"
Je l'ai pris pour un compliment mais peut être que je devrais me méfier ... Sacré Christophe !
En tout cas, les voir sur le bord de la route fait toujours du bien au moral. 
 
Gilles est là aussi en vélo avec son beau casque orange, fidèle compagnon du Run & Bike de Péchabou le we précédent où nous avons bien couru et pédalé. "Qui c'est les meilleurs Gilles ?" 
 
 
Arrivé au gymnase des Palanques après Launaguet, je vois 3 personnes s'agiter avec une banderole dont une pompom girl.
Mais oui, c'est Manon, Karine et Martin qui sont revenus du centre ville pour me soutenir à cet endroit, après la fameuse ligne droite.
Ils sont à fond c'est évident. C'est dommage mais je ne peux pas m'arrêter pour profiter de ce moment, ce n'est pas l'envie qui me manque.
En tout cas, j'ai vraiment apprécié leurs efforts pour me soutenir. Dans de telles conditions, je n'ai pas le droit d'abandonner. N'est-ce pas Alex ?
 
Un peu plus tard, je vois ce fameux panneau "30 km". Les fameux 30 kilomètres, j'y suis. Lors d'entrainements, j'avais déjà atteint cette distance comme l'avait conseillé Christophe Guillamet pour voir si je tenais cette distance.
Jusque là, ça va mais maintenant, je vais découvrir ce qui se passe après. J'avoue que je redoute ce fameux coup de barre où tout s'arrête, où les jambes ne répondent plus. Des douleurs arrivent, certes, mais pas assez méchantes pour m'empêcher de marcher.
 
Je continue toujours à boire régulièrement.
Sur 2 ravitaillements, je récupère rapidement des morceaux de bananes. Ca me change des gels et c'est bon pour les crampes.
L'arrivée dans Borderouge fait du bien car il y a beaucoup de public.
Nous passons dans les jardins du Muséum que je ne connais pas. Beaucoup de gens sur les bords du chemin, des applaudissements.
Ca rebooste, y a pas à dire.
A la sortie de ce parc, un peu plus loi, je retrouve avec étonnement notre "Girou reporter", sa famille et sa GoPro.
Je suis d'ailleurs très surpris et ne les voit qu'au dernier moment. Il y a des furieux dans ce groupe !!! 
Loïc me dit qu'Alfonso est 5 minutes devant moi. En rigolant, je lui dis que je vais le croquer mais remonter 5 minutes, je n'y crois pas.
En plus, ce n'est pas mon objectif, je veux juste finir sous la barre des 4 heures.
 
Un peu plus loin, je croise un collègue de volley de Karine qui cours également ce marathon. Mais pour lui, le gros coup de barre est là. Quand je l'appelle, il ne me répond pas et je vois bien qu'il a "explosé" comme on dit.
 
Je continue. J'avoue que maintenant, je ne sais plus par où nous sommes passés.
Quand nous avons rejoint le boulevard des Minimes (que nous avions déjà emprunté à l'aller) au 34ème kilomètre, je me suis dit que c'était loin d'être gagné.
De plus en plus de personnes marchent. J'ai réussi à conserver mon allure même si ça commence à tirer.
La légère montée vers le canal commence à se faire sentir et pourtant, ce n'est pas grand chose.
Une fois ce canal passé au niveau du Conseil Général, je vois une silhouette connue devant moi, c'est Alfonso.
Je le rattrape et en passant je lui dis "Allez Alfonso". Il me dit alors "Je suis cuit !".
Effectivement, je le dépasse rapidement. Il me dira plus tard que les crampes l'ont rattrapé depuis un bout de temps et l'empêchent d'avancer plus vite.
 
L'arrivée sur le boulevard de Strasbourg est sympa car il y a beaucoup de monde. Je n'ai pas marché même quand il n'y avait pas de public alors là, je continuerai à courir.
Au niveau de Jean-Jaurès (37ème km), beaucoup de ferveur.  Ensuite, je doute un peu car 5 km, ça va être dur à tenir alors que la place du Capitole est à côté !
Nous partons vers le Grand-rond. Je commence à avoir mal aux pieds quand je marche sur la partie de bitume la plus inclinée, celle à l'extérieur de la route. Ma cheville force pour corriger ce léger dévers et je pars donc vers le milieu de la route pour soulager cette douleur.
On continue.
A un moment, nous rentrons dans le jardin des plantes.
Je prends une bouteille d'Isostar à l'orange sur un ravito, histoire de changer le goût de liquide que je bois depuis un bout de temps déjà. Quelle connerie !  La bouteille est pleine, je m'en fous partout, ça colle. J'en bois 3 gorgées et j'inonde mon maillot. Je balance la bouteille, ça m'énerve. A regarder dans les caniveaux, beaucoup de bouteilles sont jetées alors qu'elles sont quasi pleines.
 
Je sors de ce jardin et le panneau des "40km" est là. A partir de ce moment, je sais que je vais le finir ce marathon et bien le finir. J'ai alors commencé à accélérer doucement jusqu'à franchir cette arche des "41km".
Dans 1,2 km, j'en aurai fini. Ca tombe bien car la rue est alors en descente.
J'accélère encore et je me sens très bien, vraiment très bien.
Tout ce public qui applaudit, l'arrivée prochaine, je dois reconnaître qu'à ce moment, j'étais euphorique. J'accélère encore, c'est bientôt fini.
 
Je vois enfin ce tapis rose et l'arche avec le chrono. je la franchis et ça y est, je l'ai fini. 3H50, c'est encore mieux que ce que je voulais.
 
Je m'arrête et repars en marchant pour aller chercher ma médaille. Ca y est, je l'ai autour du cou. Il fait beau, j'ai réussi, ma course, je suis content.
Je prends de la boisson énergisante et de la saint-yorre et je sors de la zone.
 
Je retrouve alors David qui était venu encourager des collègues. Nous discutons. je lui reparle de ses conseils d'Ironman qui m'ont bien servis même si l'effort n'était pas le même.
Ensuite, c'est ma femme et mes enfants que je retrouve.
Ils me félicitent et me remettent un trophée qu'ils avaient acheté en prévision de cette course.
C'est vraiment très sympa. David nous propose de nous prendre en photo, merci !
 
 
Un peu plus tard, Alfonso arrive.
Il nous explique que les crampes lui ont causé un grand mal et qu'il a dû marcher à un moment car il ne pouvait plus courir. Je suis déçu pour toi Alfonso car je sais que tu voulais faire 3H45 et que tu n'as pas pu.
Tu n'es pas du genre à abandonner alors je sais que tu vas tout faire pour y arriver.
 
Voilà ce que j'avais à dire  sur ce marathon. Je n'en avais jamais fait, je pense que le premier que l'on termine reste un grand souvenir.
 
Je vous remercie encore tous pour votre soutien par sms (merci Marco, Loïc et Christophe) ou sur le bord de la route, c'est vrai que ça fait très plaisir quand on souffre seul sur la route, vous avez été un vrai soutien.
Merci à Karine, Manon et Martin qui ont été à fond avec moi cette journée et qui m'ont suivi sur ce parcours pour m'encourager, il y a une part de vous dans ce marathon.
Manon, tu te rappelleras de ce 26 octobre 2014, tu as eu 13 ans et ton "papounet" terminait son premier marathon !
 
Nico